Lançons-nous un défi, écrivons un roman en un mois !
Qu’est-ce que le NanoWrimo ?
C’est un challenge d’écriture qui a été organisé par un groupe d’étudiant de Princeton aux Etats-Unis parce qu’ils n’arrivaient jamais à finir leurs romans. Ils disaient toujours : «Quand j’écrirais mon roman…». Et ils ne s’y mettaient jamais ! La vie fait que ce type d’entreprise est souvent interrompu. Alors, ils se sont dits : “Lançons-nous un défi, écrivons un roman en un mois !” Parce que ça a bien marché, ils en ont un organisé sur le net. Il y a eu une émulation au niveau international, et le NanoWrimo est né. Cette année, le NanoWrimo réunit plus de 300 000 personnes dont 2200 en France, et chaque personne se lance le défi personnel d’écrire un roman en un mois, pendant le mois de novembre.
Qu’est-ce qui change par rapport à d’autres festival d’écriture ?
Ce qui change, c’est qu’écrire, c’est normalement une activité isolée. Le NanoWrimo met en place toute une série d’évènements et de lieux pour faire en sorte que les gens écrivent ensemble, pas le même roman, mais pour se stimuler, notamment par l’effet de compétition entre eux.
Le NanoWrimo sera le coup de pied au cul qu’il me faut !
Pas de menaces ?
Ah, j’aurais des histoires là-dessus ! L’écriture n’est pas un petit monde paisible. De toute façon, il n’y a rien à gagner, si ce n’est la satisfaction d’avancer. Certaines personnes viennent le faire parce qu’ils veulent écrire, mais ne souhaite pas publier. D’autres recherchent vraiment à développer un projet qu’ils veulent proposer à un éditeur. Parfois, nous avons des gens déjà édités qui se disent… le NanoWrimo sera le coup de pied au cul qu’il me faut !
Quelles sont ces techniques de coups de pied au cul ?
Effet de groupe, stimulation et pas mal d’emails d’encouragement ! Mais surtout, on organise des writings dans les bibliothèques, chez les gens ou dans des cafés. A coup de discours de motivation certes, mais aussi de wordwars : dans un temps limité, la personne qui écrit le plus de mot gagne. Parfois cela dure 30 ou 45 minutes. L’objectif est de déshiniber les participants car, l’un des principaux problèmes que rencontre l’écrivain, c’est qu’il se focalise beaucoup sur le style, sur la forme et perd beaucoup de temps à s’interroger. Là, au contraire, il faut jeter les mots très rapidement. Bien sûr, une fois que le Nano est terminé, les gens pourront revenir sur ce qu’ils ont écrits. Les participants ont aussi l’occasion de discuter entre eux, de parler de leurs problèmes notamment sur leurs personnages. Ces échanges entre écrivains sont très stimulants, il y a une vraie co-création collective même si chacun se concentre sur son projet. Le but, c’est de faire écrire par l’émulation, et de faire se rencontrer ces êtres souvent solitaires que sont les écrivains.
Que se passe-t-il à la fin ?
En général, seuls 10 à 15% réussissent à aller jusqu’au bout. Pendant tout le mois de novembre, les participants peuvent renseigner le nombre de mots sur le site de NanoWrimo pour qu’ils puissent visualiser leur progression. A la fin, il faut rentrer directement le roman sur le site pour qu’il calcule lui-même. Les gagnants sont ceux qui ont réussi à écrire 50 000 mots d’un roman dans le mois de novembre. Le style est libre, mais il faut que ce soit un roman. Bien sûr, il y a des NanoRebels qui utilisent d’autres choses pour écrire, par exemple des nouvelles.
Un concours peut-être, mais surtout un concours avec soi-même
Est-ce que se donner des limites ne risque pas de susciter un art limité ?
C’est comme si on demandait à une maison d’édition si tous ce qu’ils reçoivent est bon. Ils vont vous dire grosso modo qu’ils ont un roman de valable sur vingt. Pareil pour le Nano ! Cela permet aux gens de s’exprimer beaucoup plus, mais certains ont plus ou moins de talents ou d’expérience. De toutes façons, certains cherchent surtout à concrétiser leur oeuvre, pas à publier. Bon ou mauvais écrivain, c’est génial de les aider à faire exister ce roman dont ils rêvent !
Pourquoi as-tu souhaité organisé le Nano ?
Ce que j’aime, c’est que c’est une compétitien saine. Un concours peut-être, mais surtout un concours avec soi-même. Et ça, je trouve ça très rare.